Niger
NIGER PRESS RELEASE
Niger added to human rights watchlist as the country sees a new wave of arrests and judicial harassment of activists
Johannesburg, 29 June 2020
- At least 15 people, including eight civil society activists, were arrested for an anti-corruption protest in March 2020. Three of those activists remain in prison.
- 2019 Cybercrime law used to target those expressing criticism against the government, including most recently blogger and journalist Samira Sabou. Another recently adopted law allows for the interception of communication without judicial control.
- The state of civic freedoms in Niger is rated as OBSTRUCTED by the CIVICUS Monitor.
Niger has been added to a watchlist of countries, which have seen a rapid decline in fundamental civic freedoms in recent months. A new wave of arrests and judicial harassment of activists and journalists have contributed to a deterioration of civic space in the West African country.
The new watchlist is released by the CIVICUS Monitor, an online platform that tracks the latest developments to civic freedoms, such as the freedoms of expression, association and peaceful assembly.
In Niger, between 15 and 17 March, at least 15 people, including eight activists, were arrested in relation to a protest, against government corruption. At least three activists remain in prison, while five were released on bail. The local authorities have systematically banned protests on security grounds.
Most recently, Samira Sabou, a journalist and blogger, was arrested on 10th June 2020 in Niamey, following a defamation complaint by the president’s son and chief of staff. The arrest reportedly relates to a Facebook post by Sabou on 26th May commenting on a recent audit on contracts for the purchase of military material within the Ministry of Defence. Sabou, who manages the Mides-Niger news website, is currently in pre-trial detention and faces charges of defamation by means of electronic communication' under the 2019 Cybercrime Law. If found guilty, she could face up to three years in prison.
Several other people have been arrested and prosecuted for their criticism of the government. In March, another journalist, Kaka Touda Mamane Goni, was arrested for social media posts about a suspected COVID-19 case, and sentenced to a suspended prison sentence. A new law passed in May allows the government to intercept communication without judicial control, in a couple cases private WhatsApp messages have been used to prosecute individuals.
In the coming weeks and months, the CIVICUS Monitor will closely track developments in Niger and raise our concerns to the United Nations Human Rights Council, which will hold its 44th Session from 30 June to 17 July in Geneva, Switzerland.
Niger is currently rated OBSTRUCTED by the CIVICUS. There are a total of 49 countries in the world with this rating (see all). This rating is typically given to countries where civic space is heavily contested by power holders, who impose a combination of legal and practical constraints on the full enjoyment of fundamental rights (see full description of ratings).
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FRANÇAIS
Le Niger rejoint la liste de surveillance des droits de l'homme alors que le pays connaît une nouvelle vague d'arrestations et de harcèlement judiciaire des activistes
Johannesburg, le 29 juin 2020
- Au moins quinze personnes, dont huit militants de la société civile, ont été arrêtées pour avoir manifesté contre la corruption en mars 2020. Trois de ces militants sont toujours en prison.
- La loi sur la cybercriminalité de 2019 a été utilisée pour cibler ceux qui expriment des critiques contre le gouvernement, dont récemment la blogueuse et journaliste Samira Sabou. Une autre loi récemment adoptée permet l'interception des communications sans contrôle judiciaire.
- L'état des libertés civiques au Niger est considéré comme OBSTRUÉ par le CIVICUS Monitor.
Le Niger a été ajouté à la liste de surveillance des pays qui ont connu un déclin rapide des libertés civiques fondamentales au cours des derniers mois. Une nouvelle vague d'arrestations et le harcèlement judiciaire des militants et des journalistes ont contribué à la détérioration de l'espace civique dans ce pays d'Afrique de l'Ouest.
La nouvelle liste de surveillance est publiée par le CIVICUS Monitor, une plateforme en ligne qui suit les derniers développements des libertés civiques, telles que les libertés d'expression, d'association et de réunion pacifique.
Au Niger, entre le 15 et le 17 mars, au moins quinze personnes, dont huit militants, ont été arrêtées dans le cadre d'une manifestation contre la corruption du gouvernement. Au moins trois militants sont toujours en prison, tandis que cinq ont été libérés sous caution. Les autorités locales ont systématiquement interdit les manifestations pour des raisons de sécurité.
Plus récemment, Samira Sabou, journaliste et blogueuse, a été arrêtée le 10 juin 2020 à Niamey, suite à une plainte en diffamation déposée par le fils et le chef de cabinet du président. L'arrestation serait liée à un post Facebook de Sabou le 26 mai, commentant un récent audit sur les contrats d'achat de matériel militaire au sein du ministère de la défense. Sabou, qui gère le site d'information Mides-Niger, est actuellement en détention préventive et fait face à des accusations de "diffamation par voie de communication électronique" en vertu de la loi sur la cybercriminalité de 2019. Si elle est reconnue coupable, elle risque jusqu'à trois ans de prison.
Plusieurs autres personnes ont été arrêtées et poursuivies pour leurs critiques à l'égard du gouvernement. En mars, un autre journaliste, Kaka Touda Mamane Goni, a été arrêté pour avoir publié dans les réseaux sociaux des articles sur une affaire présumée de COVID-19, et condamné à une peine de prison avec sursis. Une nouvelle loi adoptée en mai permet au gouvernement d'intercepter des communications sans contrôle judiciaire. Dans quelques cas, des messages privés de WhatsApp ont été utilisés pour poursuivre des individus.
Dans les semaines et les mois à venir, le CIVICUS Monitor suivra de près l'évolution de la situation au Niger et fera part de nos préoccupations au Conseil des droits de l'homme des Nations unies, qui tiendra sa 44ème session du 30 juin au 17 juillet à Genève, en Suisse.
Le Niger est actuellement classé comme étant OBSTRUÉ par CIVICUS. Il y a au total 49 pays dans le monde avec ce statut (voir la liste complète de toutes les classifications). Cette note est généralement attribuée aux pays où l'espace civique est fortement contesté par ceux qui détiennent le pouvoir et où la force excessive est couramment utilisée par les forces de l'ordre (voir la description de toutes les classifications).
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