Senegal

PRESS RELEASE

Senegal added to human rights watchlist as attacks against the political opposition escalate ahead of 2024 elections

21 September 2023

  • Popular opposition politician, Ousmane Sonko, arrested, his political party dissolved
  • Several journalists imprisoned
  • Excessive and lethal force used to repress protests

The CIVICUS Monitor has added Senegal to its Watchlist of countries experiencing rapid declines in civic freedoms following the imprisonment of critics, journalists and use of deadly force against protesters.

In recent months, basic rights to assembly and expression have come under serious threat in Senegal as authorities target dissenting voices ahead of presidential elections scheduled for February 2024. CIVICUS urges the West African nation’s government to reverse this downward trend by allowing peaceful protests, freedom of expression and democratic participation.

“Senegal has long been an example of relative stability and democracy in a volatile region,” said Ine Van Severen, researcher for the CIVICUS Monitor. “The current administration’s persistent and heavy-handed crackdown on opposition protests and dissenting voices puts that hard-earned reputation under threat.”

The CIVICUS Monitor Watchlist, released to coincide with the 54th Session of the UN Human Rights Council (11 September - 13 October), highlights five countries at risk of a sharp downturn in civic rights and freedoms. The determination is based on data compiled by the CIVICUS Monitor, which tracks the state of civic freedoms in 197 countries and territories using input from research partners based around the globe. In addition to Senegal, the latest Watchlist includes Bangladesh, Bosnia & Herzegovina, Ecuador and the United Arab Emirates.

The CIVICUS Monitor currently rates Senegal’s civic space as “obstructed,” but the country’s campaign season has seen a sharp deterioration of rights.

Several people have been killed in clashes and protests against the prosecution of opposition leader Ousmane Sonko in June and July 2023, including through the use of excessive and even lethal force by security forces. Journalists reporting and commenting on the judicial processes against Sonko have been subjected to arbitrary detentions and prolonged pretrial detention, on charges such as spreading false news’ and national security charges.

Authorities have also dissolved Sonko’s political party, restricted access to internet and social media during protests and suspended media outlets.

“Senegal’s authorities have obstructed democratic space as the presidential elections near,” said Ine Van Severen, researcher for the CIVICUS Monitor. “They should change course before they make a tense situation even worse.”

The government’s repressive behavior is particularly worrisome given the recent spate of coups in West and Central Africa. Many of the new juntas have cited authoritarian behaviour by democratically elected politicians as justification for seizing power through unconstitutional means.

“All political actors, especially those in power, should recommit themselves to respecting civic space and freedoms, including the right to protest and press freedom ahead of the presidential elections in February 2024,” said Nancy Kankam Kusi of WACSI (West Africa Civil Society Institute). “Otherwise, the country’s very democracy could be under threat.”

Notes to the editor:

The CIVICUS Monitor collaborates with and uses data from research partners based around the globe. The research platform provides civic space ratings for 197 countries and territories which are based on up-to-date information on the state of freedom of association, peaceful assembly and expression. In addition to Senegal, the Watchlist includes Bangladesh, Bosnia & Herzegovina, Ecuador, Senegal and the United Arab Emirates.


For more details, or to arrange an interview, please contact: media@civicus.org

Français

Le Sénégal fait son entrée dans la liste de surveillance des droits de l'homme, alors que les attaques contre l'opposition politique se multiplient à l'approche des élections de 2024

LE 21 SEPTEMBRE 2023

  • Arrestation de l'opposant populaire Ousmane Sonko et dissolution de son parti
  • Incarcération de plusieurs journalistes
  • Usage excessif et meurtrier de la force pour réprimer les manifestations

La plateforme de collecte et d'évaluation de données CIVICUS Monitor a annoncé jeudi qu'elle avait ajouté le Sénégal à sa liste de surveillance des pays qui connaissent une dégradation rapide des libertés civiques.

Au Sénégal, ces derniers mois, les droits fondamentaux de réunion et d'expression ont fait l’objet de graves menaces. Les autorités s’en prennent aux opposants à l'approche des élections présidentielles de février 2024. CIVICUS exhorte le gouvernement de la nation ouest-africaine à inverser cette tendance pernicieuse en autorisant les manifestations pacifiques, l'exercice de la liberté d'expression et la participation démocratique.

« Depuis longtemps, le Sénégal a été un exemple de stabilité relative et de démocratie dans une région instable », rappelle Ine Van Severen, researcher for the CIVICUS Monitor. « Avec la répression incessante et autoritaire des contestataires et des manifestations de l'opposition, le gouvernement met en péril cette réputation durement acquise ».

Publiée à l'occasion de la 54ᵉ session du Conseil des droits de l'homme des Nations unies (du 11 septembre au 13 octobre), la liste de surveillance de CIVICUS Monitor met en évidence cinq pays qui risquent de subir une forte dégradation des droits et des libertés civiques. Ses évaluations s'appuient sur des données collectées par CIVICUS Monitor, qui suit l'état des libertés civiques dans 197 pays et territoires à l'aide de contributions de ses partenaires de recherche partout dans le monde. Dans la nouvelle édition de la liste de surveillance figurent, aux côtés du Sénégal, le Bangladesh, la Bosnie-Herzégovine, l'Équateur et les Émirats arabes unis.

À présent, le CIVICUS Monitor classe l'espace civique du Sénégal comme « obstrué ». Trente-neuf autres pays ont reçu le même qualificatif, généralement attribué aux pays dont l'espace civique est fortement contesté par les détenteurs du pouvoir, qui imposent une combinaison de contraintes juridiques et pratiques au plein exercice des droits fondamentaux.

Au Sénégal, la campagne électorale a déjà été marquée par une forte détérioration des droits. Plusieurs personnes ont été tuées lors d'affrontements et de manifestations contre les poursuites visant le chef de l'opposition Ousmane Sonko, en juin et juillet 2023, notamment à la suite d'un recours excessif, voire mortel, à la force par les agents de sécurité. Plusieurs journalistes qui informaient sur les procès contre Sonko ou qui les commentaient ont été soumis à des détentions arbitraires et à des détentions préventives prolongées pour divers chefs d'accusations, comme la diffusion de « fausses nouvelles », ou des accusations liées à la sécurité nationale.

Les autorités ont aussi dissous le parti politique de Sonko, suspendu des médias et restreint l'accès à Internet et aux réseaux sociaux pendant les manifestations.

« Les autorités sénégalaises ont obstrué l'espace démocratique à l'approche des élections présidentielles », dénonce Ine Van Severen, researcher for the CIVICUS Monitor. Elles devraient changer de cap avant d'aggraver une situation déjà tendue ».

L'attitude répressive du gouvernement est particulièrement inquiétante compte tenu de la récente vague de coups d'État en Afrique de l'Ouest et en Afrique centrale. Parmi les nouvelles juntes, un bon nombre a invoqué le comportement autoritaire d'hommes politiques élus démocratiquement pour justifier leur prise du pouvoir par des moyens anticonstitutionnels.

« Tous les acteurs politiques, en particulier ceux qui sont au pouvoir, devraient se réengager à respecter l'espace et les libertés civiques et les libertés, y compris le droit de manifester et la liberté de la presse, avant les élections présidentielles de février 2024 », préconise Nancy Kankam Kusi of WACSI (West Africa Civil Society Institute). « Sinon, c'est la démocratie elle-même qui sera en péril au Sénégal ».

Notes à l'éditeur :

Le CIVICUS Monitor collabore avec des partenaires de recherche basés dans le monde entier et utilise leurs données. La plateforme de recherche fournit des évaluations de l'espace civique pour 197 pays et territoires, basées sur des informations actualisées sur l'état de la liberté d'association, de réunion pacifique et d'expression. En plus de la Bosnie-Herzégovine, la liste de surveillance comprend le Bangladesh, l'Équateur, le Sénégal et les Émirats arabes unis.


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