Switzerland
DECEMBER 9, 2025
Switzerland downgraded in global ratings report on civic freedoms
- Country downgraded from “Open” to “Narrowed”
- Peaceful protests met with tear gas and rubber bullets
- Activists and social movements face intrusive surveillance
The CIVICUS Monitor announced that it has downgraded Switzerland’s civic space from “Open” to “Narrowed” in its annual ratings amid increasing restrictions on protests, civil society activists and journalists. Switzerland’s downgraded rating, detailed in the People Power Under Attack 2025 report, reflects a pattern of state responses that undermine the rights to association, assembly and expression.
“When peaceful movements, protests, and journalists are persecuted, instead of recognised as important participants in the democratic process, civic space is no longer open, it’s eroding,”said Tara Petrović, Europe researcher for the CIVICUS Monitor. “If Switzerland would like to return to being an open country, it must ensure equality and the protection of civic freedoms for all groups.”
Switzerland’s downgrade comes amid intensifying surveillance of climate activists and social movements. In April, during criminal proceedings related to an unauthorised bike lane painted in Geneva in 2023, it emerged that police had profiled more than 100 Extinction Rebellion members. Investigators mapped activists’ income, family ties, donations and even holidays, despite the group’s non-violent actions causing only minor property damage. These intrusive practices have raised serious concerns about disproportionate state interference in freedom of association and the chilling effects on civic participation.
In addition, peaceful mobilisations have faced increasingly forceful policing. Several cantons have put into place laws eroding the right to protest. Demonstrations against police brutality and racism, as well as mass gatherings in solidarity with Palestine, were met with excessive force, including tear gas and rubber bullets. In October, participants in spontaneous protests against Israel’s interception of the Global Sumud flotilla in Geneva were subjected to disproportionate police violence.
“The use of tear gas and rubber bullets against peaceful demonstrators is unacceptable. Switzerland must respect the right to assemble without fear of violence,” said Petrović. “Unfortunately, this reflects a troubling Europe-wide pattern of increasingly brutal responses to peaceful mass mobilisations.”
Press freedom has also come under strain. Switzerland’s strict banking secrecy laws were used to justify raids on the home and office of journalist Lukas Hässig in Zurich, with police seizing his devices over reporting on the former CEO of Raiffeisen Bank and his adviser. These secrecy provisions carry penalties of up to five years in prison for disclosing banking information, even when publication is clearly in the public interest. In January, Zurich authorities also detained and deported Palestinian-American journalist Ali Abunimah, with authorities citing a hastily issued entry ban, suggesting political interference and reflecting a broader pattern of restrictions on expression in solidarity with Palestine.
Notes to the Editor
The CIVICUS Monitor is a global research platform that assesses the state of civic freedoms—including freedom of expression, association, and peaceful assembly—across 198 countries and territories. Drawing on verified reports of civic space violations from a network of 20+ research partners worldwide, the Monitor tracks incidents including protests, censorship, the detention of activists and more. Each country is assigned a score from 0 to 100, reflecting the openness of its civic space, with higher scores indicating greater respect for civic freedoms. Based on these scores, countries are classified into five categories: Open, Narrowed, Obstructed, Repressed, or Closed.
For more information or to arrange an interview, please contact: media@civicus.org
9 DÉCEMBRE 2025
La Suisse rétrogradée dans un rapport mondial sur les libertés civiques
- Pays rétrogradé de la catégorie « ouvert » à « rétréci »
- Des manifestations pacifiques dispersées au gaz lacrymogène et aux balles en caoutchouc
- Des militants et mouvements sociaux soumis à une surveillance intrusive
Le CIVICUS Monitor a annoncé avoir rétrogradé l’espace civique de la Suisse de la catégorie « ouvert » à « rétréci » dans son classement annuel, sur fond de restrictions croissantes touchant les manifestations, les acteurs de la société civile et les journalistes. La rétrogradation de la Suisse, présentée dans le rapport Le pouvoir du peuple sous attaque 2025, reflète une série de réponses étatiques qui fragilisent les droits d’association, de réunion et d’expression.
« Lorsque des mouvements pacifiques, des manifestants et des journalistes sont persécutés au lieu d’être reconnus comme des acteurs essentiels du processus démocratique, l’espace civique cesse d’être ouvert : il s’érode », a déclaré Tara Petrović, chercheuse Europe pour le CIVICUS Monitor. « Si la Suisse souhaite retrouver son statut de pays ouvert, elle doit garantir l’égalité et la protection des libertés civiques pour tous les groupes. »
Cette rétrogradation intervient dans un contexte de surveillance accrue visant les militants pour le climat et les mouvements sociaux. En avril, lors d’une procédure pénale liée à une piste cyclable non autorisée peinte à Genève en 2023, il est apparu que la police avait fiché plus de 100 membres d’Extinction Rebellion. Les enquêteurs ont cartographié les revenus, les liens familiaux, les dons et même les vacances des militants, alors que les actions non violentes du mouvement n’avaient causé que des dommages matériels mineurs. Ces pratiques intrusives suscitent de vives inquiétudes quant à une ingérence disproportionnée de l’État dans la liberté d’association et aux effets dissuasifs sur la participation citoyenne.
Par ailleurs, les mobilisations pacifiques font face à un maintien de l’ordre de plus en plus coercitif. Plusieurs cantons ont adopté des lois restreignant le droit de manifester. Des rassemblements contre les violences policières et le racisme, ainsi que des mobilisations massives en solidarité avec la Palestine, ont été dispersés à l’aide de gaz lacrymogène et de balles en caoutchouc. En octobre, des participants à des manifestations spontanées contre l’interception par Israël de la flottille Global Sumud à Genève ont été confrontés à une violence policière disproportionnée.
« L’usage de gaz lacrymogène et de balles en caoutchouc contre des manifestants pacifiques est inacceptable. La Suisse doit garantir le droit de se rassembler sans craindre la violence », a déclaré Petrović. « Malheureusement, cela s’inscrit dans une tendance inquiétante en Europe, marquée par des réponses de plus en plus brutales aux mobilisations pacifiques de masse. »
La liberté de la presse est elle aussi mise à rude épreuve. Les strictes lois suisses sur le secret bancaire ont été invoquées pour justifier des perquisitions au domicile et au bureau du journaliste Lukas Hässig à Zurich, la police saisissant son matériel dans le cadre d’articles portant sur l’ancien PDG de la banque Raiffeisen et son conseiller. Ces dispositions prévoient jusqu’à cinq ans de prison pour la divulgation d’informations bancaires, même lorsque leur publication relève clairement de l’intérêt public. En janvier, les autorités zurichoises ont également détenu puis expulsé le journaliste américano-palestinien Ali Abunimah, se fondant sur une interdiction d’entrée émise à la hâte — une décision qui laisse entrevoir une ingérence politique et une tendance plus large à restreindre la liberté d’expression en lien avec la Palestine.
Notes à l’attention de la rédaction
Le CIVICUS Monitor est une plateforme mondiale de recherche qui évalue l’état des libertés civiques — y compris la liberté d’expression, d’association et de réunion pacifique — dans 198 pays et territoires. S’appuyant sur des rapports vérifiés de violations de l’espace civique provenant d’un réseau de plus de 20 partenaires de recherche dans le monde entier, le Monitor suit des incidents tels que des manifestations, des actes de censure, des détentions d’activistes et bien plus. Chaque pays reçoit un score de 0 à 100 témoignant de l’ouverture de son espace civique, les scores les plus élevés indiquant un plus grand respect des libertés civiques. Sur cette base, les pays sont classés en cinq catégories : ouvert, rétréci, obstrué, réprimé ou fermé.
Pour plus d’informations ou pour organiser un entretien, veuillez contacter : media@civicus.org.
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