La Plateforme AAR LI NU BOKK exige la libération sans délai de Aliou Sane cordonnateur du mouvement YEM et co-coordonnateur de la Plateforme, Simon, Thiat, Guy Marius Sagna ainsi que tous ces braves citoyens arrêtés lors du rassemblement pacifique de ce vendredi#SunuPetrole pic.twitter.com/gu698tcUOr
— Y’en a marre (@YENAMARRE_SN) 14 de junio de 2019
Réunion pacifique
Manifestations pour exiger plus de transparence dans la gestion des ressources naturelles
Le 14 juin 2019 la police anti-émeute a empêché la tenue d'une manifestation à Dakar. Cette manifestation, organisée par la plate-forme Aar Li Nu Bokk – « préserver le bien commun », en français –, exigeait plus de transparence dans l'attribution de contrats d’exploitation de réserves de pétrole et de gaz. Elle avait été interdite plusieurs heures avant son début par le préfet de Dakar invoquant des menaces réelles de trouble à l'ordre public, des incitations à la violence par des propos irrévérencieux et des risques d'infiltration de personnes mal intentionnées. Certains manifestants ont été arrêtés alors qu'ils tentaient d'accéder au lieu prévu pour la manifestation, défiant ainsi l'interdiction. Aliou Sané et deux autres membres du mouvement social Y en a marre faisaient partie des personnes arrêtées. La manifestation fait suite à des révélations rendues publiques dans un documentaire de la BBC, début juin, affirmant que le frère du président Sall, Aliou Sall, était impliqué dans une affaire de corruption concernant la vente des droits d'exploitation de deux blocs de gaz offshore à la société Petro Tim en 2014. Aliou Sall est président de la banque publique Caisse des dépôts et consignations (CDC) et maire de Guédiawaye, une commune de la région de Dakar. Le gouvernement sénégalais a rejeté les allégations de la BBC.
La plate-forme Aar Li Nu Bokk est née après les accusations de corruption. Elle est composée d'acteurs de la société civile et de groupes politiques d'opposition, et son but est la préservation des richesses pétrolières et gazières du Sénégal. Le 21 juin 2019 s'est tenue une nouvelle manifestation rassemblant des milliers de personnes à Dakar. Elle avait été autorisée par le préfet de Dakar.
Sénégal: manifestation à Dakar contre les violences faites aux femmes https://t.co/cAYHp9yg10
— Roi Du Zouk (@RoiDuZouk) May 25, 2019
Manifestation contre des violences sexuelles
Des centaines de personnes se sont réunies à Dakar le 25 mai 2019 lors d'un sit-in organisé par des OSC luttant contre la violence sexiste afin de protester contre la multiplication des violences sexuelles et des viols contre les femmes dans le pays. Les manifestants, principalement des femmes, ont utilisé le slogan #Dafadoye (« ça suffit », en wolof) et certains avaient les visages peints avec des gouttes de sang ou portaient des t-shirts avec les mêmes motifs. Cette manifestation fait suite à une série de meurtres de femmes, le dernier en date étant celui de la jeune femme Bineta Camara, après une tentative de viol à Tambacounda, une ville à l'est du Sénégal. Aminata Gueye, une manifestante, a déclaré au Monde :
« Nous ne nous sentons pas soutenues. Nous avons besoin que nos hommes politiques sortent dans la rue et s’engagent à nos côtés. L’État doit réagir à la hauteur des événements. »
Les manifestants ont dénoncé le fait qu'en droit sénégalais, le viol est qualifié de délit et non de crime. Ils ont déposé un mémorandum exigeant une application stricte du droit pénal avec des peines maximales, ainsi qu'une révision de la loi afin que le viol soit correctement criminalisé. Le 3 juin 2019, le président Macky Sall a annoncé qu'il avait chargé le ministre de la Justice de préparer une loi criminalisant le viol et la pédophilie.
Manifestation contre la révision de la Constitution
Selon l'Agence France Presse (AFP), quatre membres de la société civile ont été arrêtés devant l'Assemblée nationale dans la matinée du 4 mai 2019, alors que cette institution examinait les révisions proposées à la Constitution sénégalaise. Parmi les personnes arrêtées figurait Guy Marius Sagna de FRAPP-France Dégage. Ils auraient été relâchés le 6 mai 2019. Plusieurs acteurs de la société civile avaient appelé les citoyens à manifester devant l'Assemblée nationale contre les modifications de la constitution. Cependant les forces de sécurité ont bloqué toutes les routes menant à l'institution. Depuis 2011, les manifestations sont interdites dans le centre-ville de Dakar
Le 4 mai 2019, l'Assemblée nationale a approuvé le projet de loi portant sur la révision d'environ vingt articles de la Constitution sénégalaise. Les changements incluent entre autres la suppression du poste de premier ministre et la révocation du pouvoir du président lui permettant de dissoudre l'Assemblée nationale. Selon les membres du gouvernement, les modifications sont purement « techniques et administratives », mais elles sont contestées par des membres de l'opposition qui craignent que ces changements renforcent les pouvoirs du président et déplorent l'absence d'une consultation élargie à ce sujet.
Boulangers en grève
Le 17 avril 2019, la Fédération nationale des boulangers du Sénégal ( FNBS) a entamé une grève de trois jours pour protester contre le faible prix de vente des baguettes, qui, selon la FNBS, ne leur permet pas de gagner décemment leur vie. Le prix des baguettes est fixé par l'État. Selon la FNBS, la grève avait été suivie à 80 % à Dakar et dans les quatorze régions du pays.
UPDATE Abdou Karim Gueye a été déclaré coupable et condamné à une amende de 50 000 francs CFA, il est donc libre. https://t.co/tjrVUDwE5s
— Dɔnnin Dɔngoman (@Kinefatimdiop) March 4, 2019
Association
Le 4 mars 2019, un tribunal de Dakar a condamné le rappeur et militant Abdou Karim Gueye, également connu sous le nom de Karim Xrum Xax, du mouvement Nittu Deugu et partisan du candidat à la présidence de l'opposition, Ousmane Sonko, à un mois d'emprisonnement avec sursis et à amende de 50 000 francs CFA (87 USD) pour avoir enregistré et posté une vidéo sur les réseaux sociaux appelant les citoyens à participer à une manifestation non autorisée. Karim Gueye avait été arrêté le 25 février 2019 et accusé d'appel à une manifestation non autorisée sans armes et injures par voie de presse selon Amnesty International.
Expression
Selon les médias, un groupe de journalistes aurait été insulté et deux d'entre eux auraient été agressés par des vendeurs de rue le 24 mai 2019. L'équipe de reporters de la chaîne de télévision privée 2stv était sur l'avenue Cheikh Anta Diop à Dakar pour rendre compte d'une opération d'expulsion devant l'entrée de l'université Cheikh Anta Diop. Le caméraman Baïdy Mboup a été blessé et son équipement a été endommagé à cause des coups de pierre reçus. La direction de 2stv a porté plainte auprès de la police et le Syndicat des professionnels de l'information et de la communication du Sénégal a condamné cette agression.