Attackers claiming to be supporters of Senegalese politician and religious leader Serigne Moustapha Sy destroy equipment at offices of privately owned Les Echos newspaper Dakar reports @pressfreedom: https://t.co/4CDoFYiSIZ @IRI_Africa @EISAfrica @IssaSALL55 @IFJAfrica
— IFEX (@IFEX) August 18, 2020
Liberté d'expression
Locaux des Échos vandalisés suite à un article sur la COVID-19
Le 3 août 2020, des partisans du chef religieux et homme politique Serigne Moustapha Sy se sont introduits dans les locaux du journal Les Echos à Dakar et les ont saccagés. Cet attaque faisait suite à la publication d'un article affirmant que Moustapha Sy — leader du mouvement religieux Moustarchidine Wal Moustarchidate et président du Parti de l'unité et du rassemblement (PUR) — avait été testé positif à la COVID-19 et avait été hospitalisé dans un établissement à Dakar. Selon un communiqué du Syndicat des professionnels de l'information et de la communication du Sénégal (SYNPICS), sept ordinateurs Macintosh et un téléviseur ont été détruits lors de l'irruption. Des organisations de presse, des journalistes de haut profil et le ministre de la Culture et de la Communication, Abdoulaye Diop, ont condamné cette agression. Plusieurs individus auraient été arrêtés le lendemain.
Deux mois plus tôt, le 2 juin 2020, un groupe de manifestants avait vandalisé les locaux et endommagé les équipements de Radio Futurs Médias (RFM) à Mbacké. L'attaque s'est produite lors de manifestations contre le couvre-feu imposé par les autorités pour freiner la propagation de la COVID-19 (cf. Liberté de réunion pacifique).
Une journaliste et un caméraman agressés
Le 25 mars 2020, la journaliste de Touba TV, Awa Ndiaye, et le caméraman Ousseynou Mbodj, auraient été agressés par un agent de police à Touba. Les journalistes tournaient un reportage sur le respect du couvre-feu imposé dans le cadre de la lutte contre la COVID-19, lorsqu'ils ont été approchés et battus par un policier. Les journalistes de Touba TV auraient reçu une autorisation du gouvernement local pour informer sur le couvre-feu.
Journaliste placé sous contrôle judiciaire
Le 15 juin 2020, le fondateur du média en ligne Yerimpost, Cheick Yerim Seck, a été arrêté. Le lendemain, il a comparu devant un tribunal pour publication de fausses informations. Il a été libéré sous caution et placé sous contrôle judiciaire. Son arrestation est liée à une interview sur 7TV : il avait alors affirmé que les agents de police n'avaient pas déclaré la totalité de que ce qu'ils avaient saisi lors d'un raid dans les locaux de la société Batiplus, soupçonnée de pratiques de corruption.
Liberté de réunion pacifique
De violentes manifestations contre le couvre-feu
Le 2 et le 3 juin 2020, des manifestations contre les restrictions pour combattre la COVID-19, notamment le couvre-feu, ont éclaté à Dakar, Touba, Mbacké, Diourbel et Tamba, entre autres. Le couvre-feu, limitant la circulation des citoyens de 21 h 00 à 5 h 00, a été imposé lorsque l'état d'urgence sanitaire a été déclaré le 23 mars 2020 dans le but de freiner la propagation du COVID-19. Des informations parues dans la presse signalent que des véhicules de police et une ambulance ont été incendiés, et qu'un centre de traitement de la COVID-19 a été attaqué par des manifestants à Touba, tandis que à Mbacké des manifestants ont érigé des barricades et brûlé des pneus. Plus de 70 personnes ont été arrêtées.
Manifestation pour exiger l'accès à l'eau à Cap Skirring
Plusieurs personnes auraient été blessées lors d'affrontements entre manifestants et forces de l'ordre le 30 mai 2020 à Cap Skirring, dans la région de Ziguinchor. Un groupe de jeunes résidents a tenté d'organiser une conférence de presse ce jour-là afin de mettre en évidence le manque d'eau potable à Cap Skirring, mais s'est vu refuser l'autorisation par les autorités locales, qui auraient déclaré que l'emplacement choisi n'était disponible que pour la distribution de denrées alimentaires par les autorités dans le contexte de la pandémie de COVID-19. L'organisateur a par la suite décidé de tenir la conférence de presse dans une école maternelle, mais il a été accueilli par des gendarmes qui y étaient postés afin d'empêcher la conférence de presse à leur arrivée à l'école. Des affrontements entre manifestants et gendarmes ont alors éclaté : des manifestants auraient jeté des pierres et des gendarmes auraient utilisé des gaz lacrymogènes et des balles réelles — selon les manifestants — pour tenter de disperser la foule. Plusieurs personnes ont été arrêtées. Le 17 juin 2020, huit personnes ont été jugées coupables de « participation à une manifestation interdite, attaque et résistance avec violences et voies de faits envers la force publique » et ont été condamnées à une peine de prison avec sursis de six mois et à une amende de quatre millions de francs CFA (7 260 USD).
Manifestation Black Lives Matter à Dakar
Le 9 juin 2020, des manifestants, notamment des militants de renom et des défenseurs des droits de l'homme, se sont rassemblés pour une manifestation symbolique au mémorial de Gorée-Almadies à Dakar afin de dénoncer le meurtre de George Floyd entre les mains des agents de police aux États-Unis, ainsi que le racisme dans le monde. Les manifestants se sont agenouillés pendant huit minutes et quarante-six secondes, le temps où George Floyd a été plaqué au sol par des policiers, un intervalle qui est devenu un symbole de la brutalité policière américaine et du meurtre de Floyd.