CONTEXTE
Le 3 juillet 2023, peu après le début de la séance, la délégation burundaise s'est retirée de l'examen périodique du pays lors de la réunion du Comité des droits de l'homme des Nations Unies à Genève. La délégation a déclaré s'opposer à la présence de membres de la société civile que le gouvernement qualifie de « criminels condamnés par la justice burundaise ». Parmi les représentants de la société civile présents se trouve Armel Niyongere, un avocat de renom spécialisé dans les droits de l'homme qui, avec onze autres défenseurs des droits de l'homme et journalistes, a été condamné par contumace pour son implication présumée dans une tentative de coup d'État en mai 2015. Le Comité a refusé d'exclure de la réunion publique les participants dûment accrédités et a procédé à l'examen en l'absence de la délégation burundaise.
Liberté d'association
Le 12 mai 2023, lors de la 43ᵉ session de l'Examen Périodique Universel (EPU) du Conseil des droits de l'homme des Nations Unies, plusieurs représentants des organisations de défense des droits de l'homme du pays ont souligné que l'espace civique au Burundi reste fermé et ont recommandé au gouvernement d'enquêter sur les nombreux cas de torture perpétrés par la police, les services de sécurité et les agents des renseignements, et de cesser le harcèlement et les violations à l'encontre des défenseurs des droits de l'homme, des journalistes et d'autres travailleurs des médias.
Le 6 juillet 2023, l'OMCT et les membres du réseau SOS-Torture au Burundi ont exprimé leurs préoccupations concernant la fermeture de l'espace civique et la criminalisation des défenseurs des droits humains dans le pays. Ils ont souligné que plus d'une centaine de défenseurs burundais des droits humains vivent et travaillent toujours en exil à cause du risque de représailles. En amont de la 54ᵉ session du Conseil des droits de l'homme, qui se tiendra de septembre à octobre 2023, DefendDefenders et d'autres organisations ont mis en avant la nécessité d'une surveillance constante de la situation des droits de l'homme au Burundi par le biais du mandat du rapporteur spécial.