Liberté de réunion pacifique
Libération des manifestants arrêtés lors du « jeudi noir »
Le 8 avril 2023, 259 personnes condamnées à des peines de prison pour avoir participé aux manifestations du 20 octobre 2022 ont été remises en liberté à la suite d'une grâce accordée par le chef de l'État et président de transition Mahamat Idriss Déby Itno fin mars 2023. Comme nous l'avons signalé sur le CIVICUS Monitor, 261 personnes avaient été condamnées à des peines d'emprisonnement allant de deux à trois ans pour participation à un rassemblement non autorisé, destruction de biens, incendie volontaire et trouble de l'ordre public, parmi d'autres chefs d’accusation. Le verdict a été prononcé à l'issue d’un procès de masse qui s’est déroulé du 29 novembre au 4 décembre et au cours duquel 401 personnes ont été jugées.
Bien que les autorités n'aient pas fourni de chiffres actualisés, on sait que des dizaines de personnes arrêtées dans le cadre des manifestations du 20 octobre sont toujours en prison.
Le 20 octobre 2022, également connu sous le nom de « jeudi noir », les autorités de la transition et les forces de sécurité du Tchad ont réprimé violemment les manifestations de masse contre la prolongation de la période de transition vers un régime civil. Officiellement, au moins 73 personnes, peut-être beaucoup plus, ont été tuées et au moins 300 ont été blessées.
Dans un rapport rendu public en février 2023, la Commission nationale des droits de l'homme du Tchad est parvenue à documenter 12 disparitions, 128 décès, 518 blessés et 943 arrestations lors des manifestations du « jeudi noir ».
#Tchad : arrestation de Kouchakbe Zoumnone, journaliste de Vision FM https://t.co/kIFqm8xdx8 pic.twitter.com/dMbqkBxrOl
— Alwihda Info (@alwihdainfo) March 23, 2023
Liberté d'expression
Brève détention d'un journaliste
Selon certaines sources, le 23 mars 2023, les forces de sécurité ont arrêté et emmené à un commissariat de police le journaliste Kouchakbé Zoumnone de la radio Vision FM, alors qu'il se trouvait à l'Hôpital général de référence nationale (HGRN) de N'Djamena. Il s'y était rendu pour tenter d'obtenir des informations et d'interviewer un jeune homme amputé des jambes à cause de tortures et de mauvais traitements qu'il avait subis à Kalaït, dans la province d'Ennedi Ouest. Il a été remis en liberté plus tard dans la journée.