🇹🇩#Tchad : Mahamat Nour Ibedou a été suspendu de son poste de secrétaire général de la @CTDDH sur décision de justice
— The Observatory (@OBS_defenders) September 1, 2020
📣@OBS_defenders dénonce cette entrave à la liberté d’association et appelle à la fin du harcèlement des défenseurs des droits humains !
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Liberté d'association
Un Tribunal de grande instance suspend le secrétaire général d'une organisation de défense des droits de l'homme
Le 12 août 2020, le président du Tribunal de grande instance de N'Djamena a signé une décision de justice suspendant le secrétaire général de la Convention tchadienne de défense des droits de l'homme (CTDDH), Mahamat Nour Ibedou. Cette décision judiciaire fait suite à une plainte d'Ahamat Hassaballah, un ancien membre de l'organisation qui avait été limogé en juillet 2020 en raison d'accusations de détournement de fonds. Hassaballah accuse Nour Ibedou d'avoir violé les statuts et les règles internes de l'organisation. Plusieurs organisations tchadiennes de défense des droits humains ont condamné cette décision de la justice. La CTDDH craint que les autorités aient utilisé un conflit interne pour déstabiliser l'organisation. Dans un communiqué le comité exécutif du CTDDH aurait décrit cette décision comme étant :
« ... un complot lâche et odieux orchestré par les plus hautes autorités du pays, avec l'aide de la justice tchadienne qui est en fait le bras armé du pouvoir. »
Update: Live network data from #Chad confirm that #WhatsApp remains blocked on Airtel and Tigo despite hopes earlier today of a restoration.
Rights defender @koundougoumi has called for a day to speak up for internet rights, 5 September 2020 🗓 #Tchad
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— NetBlocks.org (@netblocks) August 18, 2020
Liberté d'expression
WhatsApp bloqué
Depuis le 22 juillet 2020 l'accès aux réseaux sociaux, notamment WhatsApp, a été bloqué et l'est resté jusqu'au 18 août 2020 selon NetBlocks, une OSC qui milite pour la liberté sur Internet. Bien que les raisons motivant les restrictions d'Internet n'aient pas été claires au départ, le 3 août 2020 des responsables gouvernementaux ont confirmé à l'agence de presse AFP qu'il s'agissait d'une « mesure temporaire » destinée à empêcher « la diffusion de messages d'incitation à la haine et à la division ». Selon des informations parues dans les médias, la mesure a été mise en application après la diffusion sur les réseaux sociaux d'une vidéo montrant une altercation entre un officier de l'armée et des mécaniciens. Dans cette vidéo, enregistrée le 14 juillet 2020, on voit un officier se faire lyncher après avoir tiré sur deux mécaniciens et tué l'un d'entre eux.
Comme nous l'avons indiqué précédemment sur le Monitor CIVICUS, les autorités tchadiennes ont restreint l'accès à Internet à plusieurs reprises : entre mars 2018 et juillet 2019, l'accès aux réseaux sociaux et aux applications de messagerie comme WhatsApp et Facebook Messenger a été restreint. En 2016, des restrictions similaires ont été imposées pendant une période de 235 jours.
Rapport sur les violations de la liberté d'expression pendant la pandémie de COVID-19
Dans un rapport sur les violations des droits de l'homme commises entre le 19 mars et le 1er juin 2020, pendant la pandémie de COVID-19, la Ligue tchadienne des droits de l'homme (LTDH) a mis en évidence les violations survenues lors de cette période, notamment celles concernant le droit à l'accès à l’information et à la liberté d’expression. Concernant la liberté d'expression, le rapport évoque des violations commises à l'encontre de plusieurs journalistes en avril 2020 et qui ont aussi été condamnées par l'Union des journalistes tchadiens (UJT) :
- Le rédacteur en chef du journal N'Djamena Al Djedida, Souleyman Abdelkerim a été arrêté le 14 avril. Il a été détenu pendant quatorze heures et a été accusé d'avoir rouvert les bureaux du journal.
- Le journaliste d'Al-Chahed, Jules-Daniel Yo-bounkilam, a été détenu pendant trois heures le 8 avril pour les mêmes accusations.
- Le 11 avril le préfet de Gagal aurait menacé de mort le directeur de la radio Soleil, Abdelaziz Abassi, à Pala en raison d'une émission interactive sur la lutte contre la propagation de la COVID-19.
- Le rédacteur en chef de la station régionale de l'ONAMA (Office national des médias audiovisuels) à Moundou, Ahmat Al-Hissein Ahmat, a été arrêté le 12 avril 2020 après avoir présenté le journal de 19 heures.
- Barimngone Mbaihigui Basile, chef d'antenne de Radio Kar-Uba a été arrêté le 12 avril 2020 à Moundou après la fermeture de l'antenne alors qu'il avait obtenu une autorisation spéciale du gouverneur de Moundou.
- Le rédacteur en chef du journal numérique Tachad.com, Kita Ezéchiel, a été arrêté dans le quartier de Gassi, à N'Djamena, alors qu'il faisait un reportage. Il est resté en détention pendant six heures.