#Cotedivoire #humanrights defender Konan Yao Hubert sentenced to 5 years’ imprisonment by a court in #Toumodi.
— Front Line Defenders (@FrontLineHRD) March 12, 2020
The #HRD was arrested for organising a peaceful protest against the establishment of a nearby gold mine.#FreeYaoNow #libertépouryaohttps://t.co/1bjZEBAWw9 pic.twitter.com/thAb0NQg8p
Association
Un tribunal condamne un défenseur des droits de l'homme à cinq ans de prison
Le 12 mars 2020 le tribunal de Toumodi a condamné le défenseur des droits de l'homme et étudiant en journalisme Konan Yao Hubert à une peine de cinq ans de prison et à une amende de trois millions de francs CFA (4 995 USD) pour « incitation et trouble à l'ordre public et coups et blessures sur des gendarmes en service ». Comme nous l'avons signalé précédemment sur le Monitor, ce militant avait été arrêté le 4 août 2019 dans une gare routière à Djékanou suite à une manifestation de la communauté de N'dakouassikro contre l'ouverture d'une mine d'or exploitée par Mondial Mines. Hubert avait participé à l'organisation de cette manifestation la veille, le 3 août 2019.
Dans un communiqué de presse, la coordinatrice du mouvement No Vox , Yvonne Toba, a déclaré le 4 février 2020 qu'elle avait reçu des appels et des menaces via Facebook après la publication du rapport « Résister face à l'extractivisme : la communauté de N'dakouassikro revendique ses droits » et pour son travail revendicatif.
#CôtedIvoire: multiple arrests of pro-democracy @TournonsLaPage activists & @SOROKGUILLAUME supporters. President Ouattara said he wouldn't run for a 3rd term. But political tensions are still high. @gouvci should commit to protecting rights, incl freedom of expression/justice. https://t.co/F2s5ViFpbd
— Francois Patuel (@FrancoisPatuel) March 11, 2020
Réunion pacifique
Manifestations contre les modifications de la Constitution : brève détention de plusieurs militants pro-démocratie
Dix membres du mouvement pro-démocratie Tournons la page Côte d'Ivoire ont été arrêtés le 11 mars 2020 alors qu'ils manifestaient contre l'approbation des modifications de la Constitution par l'Assemblée nationale du pays. Les manifestants rassemblés à Yopougon, dans la banlieue d'Abidjan, affirmaient que les modifications de la loi fondamentale du pays avaient été apportées sans consulter les citoyens. Les manifestants distribuaient des tracts lorsque la police est intervenue et a procédé à leur arrestation. Ils ont été remis en liberté quelques heures plus tard.
Deux jours plus tôt à Abobo, un quartier de la capitale, les partisans du parti du président, le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), ont défilé après que le président Ouattara a annoncé qu'il ne briguera pas un troisième mandat lors des prochaines élections présidentielles du pays en octobre 2020. Selon les médias locaux la police n'a pas interrompu la marche même si elle n'était pas autorisée.
Le 17 mars 2020 l'Assemblée nationale a approuvé les modifications constitutionnelles. Ces modifications concernent le vice-président, qui sera désormais nommé par le président, au lieu d'être élu en même temps que le président, et la continuité de l'Assemblée nationale s'il n'est pas possible d'organiser des élections ou de mener des réformes judiciaires.
Interdiction d'un rassemblement religieux
Dans une lettre datée du 17 février 2020 le ministère de l'Administration territoriale et de la Décentralisation a refusé l'autorisation d'un rassemblement religieux par l'organisation religieuse Ançar Dine Côte d'Ivoire en invoquant des raisons de sécurité. Cette organisation avait prévu deux jours de prière sous le thème « Islam, paix et développement » à partir du 22 février au Complexe sportif national de Treichville, à Abidjan, pour célébrer le Maouloud, la naissance du prophète Mohamed.
Protestors in Ivory Coast tear down partially built corona virus testing centre due to misunderstanding that it was treatment centre and would pose risk in neighbourhood: https://t.co/mniRbq4B7s
— IFEX (@IFEX) April 7, 2020
Manifestation contre un centre de dépistage du COVID-19
Selon des informations parues dans la presse, le 6 mars 2020 se sont produits des affrontements entre la police et des manifestants à Yopougon, dans banlieue d'Abidjan : les manifestants auraient jeté des pierres et brûlé des pneus, et des policiers auraient utilisé des gaz lacrymogènes pour disperser la foule. Une vingtaine de personnes ont été arrêtées selon le ministre de la Sécurité. La veille, des habitants de la banlieue avaient attaqué et détruit un établissement de dépistage du COVID-19 mis en place par les autorités pour les habitants du quartier. Les résidents ont cru qu'il s'agissait d'un centre de traitement du COVID-19.
#Cotedivoire : Les 2 journalistes condamnés à 3800 euros d'amende chacun pour "diffusion de fausses nouvelles"! Depuis quand l'appréciation d'une situation par des avocats et sa diffusion par la presse est-elle un délit justifiant des poursuites et de lourdes amendes? #CIV https://t.co/8aqRp5FKo2
— RSF en français (@RSF_fr) March 31, 2020
Expression
Détérioration de la liberté de la presse : six journalistes condamnés à de lourdes amendes
Le 3 mars 2020 des agents de police ont arrêté deux journalistes du journal Le Temps en raison d'un article qu'ils avaient publié sur des allégations de corruption de hauts responsables. Le même jour, Yacouba Gbande et Barthelemy Tehin ont été condamnés par un tribunal d'Abidjan à une amende de cinq millions de francs CFA (8 325 USD) chacun pour « atteinte à l'honneur et au respect de plusieurs membres du gouvernement ».
Quelques semaines plus tard, le 25 mars 2020, les journalistes Cissé Sindou et Marc Dossa du journal proche de l'opposition Générations Nouvelles, ont tous deux été condamnés à une amende de cinq millions de francs CFA (8 325 USD) pour avoir « publié de fausses nouvelles ». Le journal avait publié un article affirmant qu'il y a eu deux cas de COVID-19 dans la prison d'Abidjan, affirmation démentie par les autorités.
Le 31 mars 2020, le Tribunal de première instance d'Abidjan a condamné les rédacteurs en chef de deux journaux, Vamara Coulibaly de l'indépendant Soir Info et Paul Koffi du parti proche de l'opposition Le Nouveau Réveil à une amende de deux millions et demi de francs CFA (4 163 USD) pour « diffusion de fausses nouvelles ». Les deux journaux avaient publié une déclaration des avocats d'Alain Lobognon, député de l'opposition, dans laquelle ils dénonçaient les « conditions difficiles » de détention de leur client. Lobognon avait été arrêté le 23 décembre 2019, en même temps que d'autres membres de l'opposition. Assane Diagne de Reporters sans frontières (RSF) s'exclame :
« Il est insensé et complètement injustifié que des journalistes soient condamnés pour la simple publication d’une lettre d’avocats. Au-delà de son caractère grotesque, cette condamnation, qui s’ajoute à une série de sanctions pécuniaires ayant récemment visé des journalistes, porte sérieusement atteinte à la liberté de la presse en Côte d’Ivoire. »
Cette série de jugements rapides et d'amendes exorbitantes infligée à ces six journalistes a été critiquée par les médias et par les organisations de défense de la liberté de la presse. Dans un communiqué, onze syndicats de presse nationaux ont accusé le procureur de la République d'abus de pouvoir et de cibler principalement les médias proches de l'opposition. Ils ont également souligné l'impact financier négatif de ces lourdes amendes sur les journaux, notamment dans une période difficile pour les médias, qui subissent l'impact financier de la pandémie de COVID-19.
Convocation et interrogation d'une journaliste à propos d'une publication sur Facebook
Le 5 mars 2020, des agents de police de Port-Bouët, une banlieue d'Abidjan, ont convoqué et interrogé Monique Kacou, journaliste à la radio ATM et secrétaire générale de l'Union nationale des journalistes de Côte d'Ivoire (UNJCI), pendant environ deux heures à propos d'une publication sur Facebook faisant état d'une pénurie d'oxygène à l'hôpital de Port-Bouët. Cette situation pourrait être liée au décès de la journaliste Bénédicte Goumegou ; des affirmations démenties par le ministère de la Santé et de l'Hygiène publique. Elle a été libérée et on l'a avertie d'« éviter de publier de fausses informations ».