Communiqué de presse
COMMUNIQUÉ DE PRESSE
JOHANNESBOURG, 8 SEPTEMBRE, 2021
Les protestations et les restrictions se multiplient durant la pandémie
Malgré les interdictions et les restrictions à la liberté de réunion pacifique, des manifestations ont eu lieu dans toutes les régions du monde.
- Les citoyens continuent de se mobiliser pour réclamer leurs droits pendant la pandémie.
- La lutte contre les mesures de confinement est un moteur commun aux protestations liées à la COVID-19.
- Les violations des droits de manifestation sont largement documentées : des manifestants sont placés en détention et une force excessive est utilisée tant par des gouvernements autoritaires que par des démocraties matures.
Dans les premiers jours de la pandémie, les restrictions imposées aux rassemblements publics ont temporairement mis un terme à de nombreux mouvements de protestation de masse. Cependant, les populations sont rapidement descendues à nouveau dans la rue, et ce pour des causes très diverses. Un nouveau rapport de recherche publié aujourd'hui par le CIVICUS Monitor documente les endroits où les protestations ont eu lieu pendant la première année de la pandémie, les moteurs de ces protestations et la façon dont les gouvernements ont répondu aux mobilisations de masse.
Des protestations contre les réponses des États à la pandémie et les difficultés économiques ont été enregistrées dans le monde entier. Les données compilées par le CIVICUS Monitor montrent que des manifestations liées à la COVID-19 ont eu lieu dans au moins 86 pays entre février 2020 et janvier 2021. D'autres manifestations ont également eu lieu, notamment sur les thèmes de la justice raciale, des droits des femmes et de la lutte contre la corruption.
La lutte contre les mesures de confinement a été le principal moteur des manifestations liées à la COVID-19. De l'Argentine à l'Irak, les populations ont protesté contre les mesures de confinement et leur impact sur les moyens de subsistance. Dans plus d'un quart des pays du monde, ces manifestations ont souvent mis en évidence de graves inégalités, et ont appelé les gouvernements à alléger le fardeau économique lié au confinement. Dans certains cas, les citoyens ont également protesté contre les mesures liées à la COVID-19, telles que le port de masques et la distanciation sociale, notamment en Australie, en Allemagne et aux États-Unis.
Le rapport de recherche mondial documente également trois autres catégories de protestations liées à la COVID-19, avec un aperçu des études de cas par pays, notamment les protestations liées aux droits des travailleurs, les protestations sectorielles et les manifestations de masse pour la réouverture des écoles.
En outre, et au cœur du mandat de recherche du CIVICUS Monitor, le dossier documente également les cas de violations du droit de réunion pacifique. Des manifestants ont été détenus dans au moins 100 pays, au motif du non-respect des mesures liées à la COVID-19 ou d'autres lois relatives aux rassemblements pacifiques. Bien que les restrictions aux manifestations puissent prendre de nombreuses formes, l'une des réactions les plus inquiétantes des autorités et des forces de sécurité a été le recours fréquent à une force excessive pour disperser les manifestations. Ce recours à la force meurtrière a conduit à des homicides contre des manifestants dans au moins 28 pays.
« La crise du COVID-19 ne doit pas servir de prétexte pour supprimer le droit de réunion pacifique. Le recours à une force excessive par les autorités pour disperser les manifestations est contraire au droit international, même pendant l'état d'urgence », a déclaré Madame Barreto, responsable du CIVICUS Monitor.
Le rapporteur spécial des Nations unies sur le droit de réunion pacifique et d'association a déclaré que les lois limitant les rassemblements publics doivent être nécessaires et proportionnées au regard des circonstances. L'expert des Nations unies s'est inquiété du fait que, dans de nombreux cas, il semble que les mesures adoptées visent davantage à renforcer le contrôle et à réprimer les figures de l'opposition qu'à garantir la santé publique.
Dans la mesure où tant les gouvernements autoritaires que les démocraties matures ont réagi à la pandémie par des mesures répressives, le rapport de recherche se termine par des recommandations sur la manière dont les gouvernements peuvent répondre aux crises sanitaires tout en maintenant le respect des réunions pacifiques et des autres libertés civiles.
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