Chad
PRESS RELEASE
Chad added to human rights watchlist as military authorities continue to crack down on protests
21 JUNE 2022
Chad has been added to a watchlist of countries that have seen a steady decline in civic freedoms as military authorities continue to violate the right to peaceful assembly with protest bans, the excessive use of force by security forces and the arbitrary arrest of protesters and judicial harassment of protest organisers.
The new watchlist is released by the CIVICUS Monitor, an online platform that tracks the latest developments to civic freedoms, including freedom of expression, association and peaceful assembly, across 197 countries and territories. Other countries included on the list are Mexico, Sri Lanka, Hungary, Kenya and Kazakhstan.
Since the military takeover on 20th April 2021, following the death of former president Idriss Déby Itno, military authorities have cracked down on protests to demand a return to civilian rule, and an inclusive transition, particularly protests organised by the movement Wakit Tama (It is time in Chadian Arabic), a coalition of civil society actors and opposition. Protests have been banned; security forces have used excessive and lethal force against protesters while protesters, protest organisers and supporters of Wakit Tama have been arbitrarily arrested and prosecuted.
Between 14th and 17th May 2022, six Wakit Tama activists, including Wakit Tama spokesperson Max Loalngar and trade union leaders Gounoung Vaima Ganfare and Youssouf Korom, were arrested and charged with gathering to cause public disturbance, damage to property and physical assault. A court in Moussoro sentenced the six to a suspended prison sentence of one year, a fine of 50,000 CFA francs (82 USD) and 10 million CFA francs (16,300 USD) in damages to be paid jointly.
Security forces have repeatedly used excessive force, including tear gas and live ammunition, to disperse peaceful protesters, killing dozens of people. Civil society has documented the killing of at least 20 people and the arrest of hundreds during protests against a possible sixth term for former president Déby prior to his demise and against the military takeover after April 2021. At least 11 people were killed and 80 injured when security forces, including military officers, used live ammunition against protesters in Abéché, province of Ouaddaï in eastern Chad, on 24th and 25th January 2022. Protests erupted in Abéché over the nomination of a traditional chief in a newly created canton, which protesters say violates customary rules. To date, nobody has been held accountable for these violations.
"Violence and arbitrary arrests and detentions continue to be used by the military junta to silence protesters and those who call for a more inclusive transition in Chad and a return to civilian rule. The right to protest is guaranteed under international human rights law," said David Kode, Advocacy and Campaigns Lead, CIVICUS.
Besides the alarming number of violations of the right to peaceful assembly, other frequent civic space restrictions include internet restrictions, suspension of media outlets, arbitrary arrests and threats against human rights defenders and journalists. For example, the coordinator for the Chadian chapter of pro-democracy movement, Tournons la Page (TLP), Jacques Saham Ngarassal, received threats in a series of anonymous phone calls on 6th March 2022. The threats followed days after the HRD was interviewed on radio station Liberté FM regarding the human rights situation in Chad, as TLP had published a report documenting violations in pro-democracy protests. A journalist for radio station Radio Oxygène, Olivier Memnguidé, was arrested on 20th April 2022 when he was reporting on clashes between protesters, who demanded the release of a young man accused of having false papers for his motorcycle, and security forces in Donia, province of Logone Occidental. The journalist was taken to the nearby city of Moundou, where he was held for five days on accusations of rebellion.
Chad is currently rated Repressed by the CIVICUS Monitor. There are a total of 50 countries in the world with this rating ( see all). This rating is typically given to countries where civic space is heavily contested by power holders, who impose a combination of legal and practical constraints on the full enjoyment of fundamental rights (see the full description of ratings).
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For more details, or to arrange an interview, please contact: media@civicus.org
PRESS RELEASE
Le Tchad a été ajouté à la liste de surveillance des droits humains, car les autorités militaires continuent de réprimer les manifestations
21 juin 2022
Le Tchad a été placé sur une liste de surveillance des pays où les libertés civiles sont en constante diminution, car les autorités militaires continuent de violer le droit de réunion pacifique en interdisant les manifestations, en autorisant un usage excessif de la force par les forces de sécurité, en procédant à des arrestations arbitraires de manifestants et en exerçant un acharnement judiciaire contre les organisateurs des manifestations.
La nouvelle liste de surveillance est publiée par le CIVICUS Monitor, une plateforme en ligne qui suit les dernières évolutions en matière de libertés civiles, y compris la liberté d'expression, d'association et de réunion, dans 197 pays et territoires. Les autres pays figurant sur la liste sont le Mexique, le Sri Lanka, la Hongrie, le Kenya et le Kazakhstan.
Depuis la prise de pouvoir par l'armée le 20 avril 2021, suite au décès de l'ancien président Idriss Déby Itno, les autorités militaires ont durement réprimé les manifestations réclamant le retour à un régime civil et une transition inclusive, en particulier celles organisées par le mouvement Wakit Tama (« il est temps » en arabe tchadien), qui regroupe des acteurs de la société civile et de l'opposition. Les manifestations ont été interdites ; les forces de sécurité ont eu recours à une force excessive et létale à l'encontre des manifestants, tandis que des manifestants, des organisateurs et des partisans de Wakit Tama ont été arrêtés arbitrairement et poursuivis en justice.
Entre le 14 et le 17 mai 2022, six militants de Wakit-Tama, dont le porte-parole de Wakit-Tama Max Loalngar et les dirigeants syndicaux Gounoung Vaima Ganfare et Youssouf Korom, ont été arrêtés et accusés de rassemblement en vue de troubler l'ordre public, de dommages matériels et de coups et blessures. Un tribunal de Moussoro a condamné les six à une peine d'un an de prison avec sursis, à une amende de 50 000 francs CFA (82 USD) et à 10 millions de francs CFA (16 300 USD) de dommages et intérêts à payer conjointement.
Les forces de sécurité ont fait usage à plusieurs reprises d'une force excessive, y compris de gaz lacrymogènes et de balles réelles, afin de disperser des manifestants pacifiques, tuant des dizaines de personnes. La société civile a relevé qu'au moins 20 personnes avaient été tuées et des centaines d'autres arrêtées lors des manifestations contre un éventuel sixième mandat de l'ancien président Déby avant son décès et contre la prise du pouvoir par l'armée après avril 2021. Au moins 11 personnes ont été tuées et 80 blessées lorsque les forces de sécurité, y compris des militaires, ont fait usage de balles réelles contre des manifestants à Abéché, dans la province du Ouaddaï, dans l'est du Tchad, les 24 et 25 janvier 2022. Des manifestations ont eu lieu à Abéché contre la nomination d'un chef traditionnel dans un canton nouvellement créé, qui, selon les manifestants, viole les règles coutumières. Jusqu'à présent, personne n'a été appelé à rendre des comptes pour ces violations.
« La violence, les arrestations arbitraires et les détentions continuent d'être utilisées par la junte militaire pour réduire au silence les manifestants et ceux qui demandent une transition plus inclusive au Tchad et le retour à un gouvernement civil. Le droit de manifester est garanti par le droit international relatif aux droits humains », a déclaré David Kode, responsable du plaidoyer et des campagnes chez CIVICUS.
Outre le nombre alarmant de violations du droit de réunion pacifique, figurent parmi les autres restrictions fréquentes de l'espace civique les restrictions imposées à l’utilisation d'Internet, la fermeture des médias, les arrestations arbitraires et les menaces contre les défenseurs des droits humains et les journalistes. Par exemple, le coordinateur de la section tchadienne du mouvement pro-démocratique Tournons la Page (TLP), Jacques Saham Ngarassal, a été menacé le 6 mars 2022 dans une série d'appels téléphoniques anonymes. Ces menaces sont intervenues quelques jours après que le DDH a été interviewé par la radio Liberté FM sur la situation des droits humains au Tchad, suite à la publication par TLP d'un rapport documentant les violations des droits humains commises lors de manifestations pro-démocratiques. Un journaliste de Radio Oxygène, Olivier Memnguidé, a été arrêté le 20 avril 2022 alors qu'il couvrait des affrontements entre des manifestants réclamant la libération d'un jeune homme accusé de détenir de faux papiers pour sa moto et les forces de sécurité à Donia, dans la province du Logone Occidental. Le journaliste a été emmené dans la ville voisine de Moundou, où il a été détenu pendant cinq jours sur des accusations de rébellion.
Le Tchad est actuellement classé comme un pays répressif par le CIVICUS Monitor. Il y a en tout 50 pays dans le monde qui sont classés dans cette catégorie (voir tous les pays). Ce classement est généralement attribué aux pays dans lesquels l'espace civique est fortement contesté par le pouvoir en place, qui impose une combinaison de restrictions juridiques et pratiques au plein exercice des droits fondamentaux (voir la description complète des classements).
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