DRC Watchlist 2025
PRESS RELEASE
Deadly conflict in eastern Democratic Republic of Congo (DRC) culls human rights and civic freedoms - CIVICUS Monitor Watchlist
10 March 2025
- The escalating conflict between M23 and DRC forces has cost thousands of lives since January, induced widespread displacement, and a humanitarian crisis. Sexual violence is used as a weapon of war.
- Journalists, activists, and aid workers are under threat, some have been killed, and forced into hiding. Reporting on the crisis and atrocities is a life and death battle.
- Both M23 and DRC authorities are culpable of civic freedoms violations.
Civic space in eastern DRC is under severe threat as the armed group M23 has intensified its military offensive. The country is now added to 2025’s first Watchlist by the CIVICUS monitor which flags countries with faltering civic space.
8,500 people are reportedly killed since January. The M23 armed group, which UN experts and other observers say is backed by Rwanda, now controls large swaths of eastern Democratic Republic of Congo including Goma, the capital of North Kivu province, and Bukavu.
Activists and aid workers have been killed, highlighting the precarious security situation. In February, social movement LUCHA reported that M23 rebels killed its member Byamungu Katema Pierre and four other members of a local youth council, in Muhongoza village, South Kivu. Outspoken musician Delcat Idinco, known for songs criticising authorities and armed groups, was fatally shot while filming a music video in Goma.
“The ongoing violence and insecurity have left monitoring and reporting of rights abuses extremely dangerous and difficult, with civil society and aid workers targeted,” said Ine Van Severen, CIVICUS’ Civic Space Cluster Lead.
“Death threats, intimidation, and targeted violence has forced both human rights defenders (HRDs) and journalists to flee the region or into hiding.”
UN Special Rapporteur on HRDs, Mary Lawlor, has expressed extreme concern for security of HRDs, amidst the growing attacks.
Journalists in M23 occupied areas have been silenced with violence, intimidation and censorship. In November 2024, journalist Yoshua Kambere Machozi of the Mpety community radio station, was found dead in Katobi, days after he was ‘arrested’ by members of M23. Dozens of community radio stations have been looted in North Kivu and journalists forced into hiding following death threats.
In addition to restrictions on freedoms of expression, movement, and association, information from occupied areas has become scarcer due to internet cuts and access restrictions to social media platforms X and TikTok. Reports indicate that access to Google Play Store was also restricted, reportedly to avoid users downloading VPN services to circumvent the blocks.
DRC authorities too have been culpable of culling press freedom. DRC’s media regulator, the Higher Council for Audiovisual and Communication (CSAC) suspended Al Jazeera for 90 days following an interview of a M23 rebel leader. Earlier, the government had withdrawn the media accreditation of Al Jazeera journalists. CSAC further warned national and international media with sanctions, including closure, for any media giving airtime to M23 supporters to “justify the seizure of territory.”
Prior to the escalation of violence in early 2025, the country been categorized as “REPRESSED,” by the CIVICUS Monitor in the 2024 People Power Under Attack report.
In February 2025, the UN Security Council adopted a resolution demanding that M23 immediately cease hostilities, withdraw from all areas, “and fully reverse the establishment of illegitimate parallel administrations in the DRC territory.” It also called on the Rwandan Defence Forces to stop supporting M23 and to immediately withdraw from the DRC territory “without preconditions.”
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Notes to the editor:
On DRC civic space rating of Repressed:
In countries with this rating the civic space is significantly constrained. Active individuals and civil society members who criticise power holders risk surveillance, harassment, intimidation, imprisonment, injury and death. Although some civil society organisations exist, their advocacy work is regularly impeded, and they face threats of de-registration and closure by the authorities (see full description of ratings). See Frequently Asked Questions about the Watchlist here.
About the CIVICUS Monitor Watchlist:
The new watchlist is released by the CIVICUS Monitor, an online platform that track`s the latest developments to civic freedoms, including the freedoms of expression, association and peaceful assembly, across 198 countries and territories.
The ratings are categorised as either ‘closed,’ ‘repressed,’ ‘obstructed,’ ‘narrowed’ or ‘open,’ based on a methodology that combines several data sources on the freedoms of association, peaceful assembly and expression.
Over twenty organisations collaborate to provide an evidence base for action to improve civic space on all continents.
Communiqué de presse
Le conflit meurtrier dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC) anéantit les droits de l'homme et les libertés civiques — Liste de surveillance de CIVICUS Monitor
10 mars 2025
- L’escalade du conflit entre le M23 et les forces de la RDC a coûté la vie à des milliers de personnes depuis janvier et a provoqué des déplacements massifs, ainsi qu'une crise humanitaire. Les violences sexuelles sont utilisées comme arme de guerre.
- Alors que les journalistes, militants et travailleurs humanitaires sont menacés, parfois assassinés, ou obligés de se cacher, informer de la crise et des atrocités est devenu une question de vie ou de mort.
- Le M23 et les autorités de la RDC sont tous deux responsables des violations des libertés civiques.
Dans l'est de la RDC, l'espace civique est gravement menacé par l'intensification de l'offensive militaire du groupe armé M23. CIVICUS Monitor a inclus le pays dans la première édition de 2025 de sa Liste de surveillance, qui met en lumière les pays avec un espace civique défaillant.
Depuis janvier, 8 500 personnes auraient été tuées selon certaines estimations. Le M23, qui bénéficie du soutien du Rwanda selon les experts de l'ONU et d'autres observateurs, contrôle désormais de vastes territoires de l'est de la République démocratique du Congo, notamment Goma, la capitale de la province du Nord-Kivu, et Bukavu.
L'assassinat de militants et de travailleurs humanitaires a mis en évidence la précarité de la situation sécuritaire. En février, le mouvement social LUCHA a signalé que les rebelles du M23 avaient tué ce même mois Byamungu Katema Pierre, l'un de ses membres, ainsi que quatre autres personnes qui faisaient partie d'un conseil local de la jeunesse, dans le village de Muhongoza, au Sud-Kivu. À Goma, le musicien au franc-parler Delcat Idinco, connu pour ses chansons critiques envers les autorités et les groupes armés, a été abattu lors du tournage d'un clip vidéo.
« La violence et l'insécurité persistantes, ainsi que les attaques contre la société civile et les travailleurs humanitaires, ont rendu la surveillance et le signalement des violations des droits extrêmement dangereux et difficiles », explique Ine Van Severen, responsable du groupe de travail sur l'espace civique de CIVICUS. « Les menaces de mort, les intimidations et les violences ciblées ont contraint les journalistes et les défenseurs des droits de l'homme (DDH) à fuir la région ou à se cacher ».
La rapporteuse spéciale des Nations unies sur les défenseurs des droits de l'homme, Mary Lawlor, s'est déclarée extrêmement préoccupée par la sécurité des DDH, face à la multiplication des attaques.
Dans les zones occupées par le M23, les journalistes ont été réduits au silence par la censure, l'intimidation et la violence. En novembre 2024, le journaliste Yoshua Kambere Machozi, de la radio communautaire Mpety, a été retrouvé mort à Katobi, quelques jours après avoir été « arrêté » par des membres du M23. Des dizaines de radios communautaires ont été pillées dans le Nord-Kivu et des journalistes ont été contraints de se cacher à la suite de menaces de mort.
Outre les restrictions à la liberté d'expression, de mouvement et d'association, les informations en provenance des zones occupées sont devenues plus rares en raison des coupures d'Internet et des restrictions d'accès aux réseaux sociaux X et Tiktok. De plus, certaines sources ont indiqué que l'accès à la boutique numérique Google Play Store aurait été limité pour éviter que les utilisateurs ne téléchargent des services VPN pour contourner les restrictions.
Les autorités de la RDC sont, elles aussi, responsables de l'extinction la disparition de la liberté de la presse. Le Conseil supérieur de l'audiovisuel et de la communication (CSAC), le régulateur des médias en RDC, a suspendu Al Jazeera durant 90 jours à la suite de la diffusion d'une interview d'un chef rebelle du M23. Auparavant, le gouvernement avait retiré l'accréditation de plusieurs journalistes de la chaîne. Le CSAC a également mis en garde les médias nationaux et internationaux contre des sanctions, notamment de fermeture, au cas où ils accorderaient du temps d'antenne aux partisans du M23 pour « justifier des prises de territoire ».
Avant l'escalade de la violence début 2025, CIVICUS Monitor avait classé le pays dans la catégorie « réprimé » dans son rapport Le pouvoir du peuple sous attaque 2024.
En février 2025, le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté une résolution qui exige que le M23 cesse immédiatement les hostilités, se retire de toutes les zones qu’il occupe « et démantèle dans leur intégralité les administrations illégitimes sur le territoire de la RDC ». Il a également appelé les forces de défense rwandaises à cesser de soutenir le M23 et à se retirer immédiatement du territoire de la RDC « sans conditions préalables ».
Notes à l'éditeur :
À propos du classement de l'espace civique de la RDC comme « réprimé » :
Dans les pays classés dans cette catégorie, l'espace civique est considérablement restreint. Les personnes actives et les membres de la société civile qui critiquent les détenteurs du pouvoir risquent d'être surveillés, harcelés, intimidés, emprisonnés, blessés ou tués. Bien qu'il existe quelques organisations de la société civile, leur travail revendicatif est régulièrement entravé et elles sont menacées de radiation et de fermeture par les autorités (voir la description complète des catégories). Vous trouverez ici des réponses aux questions plus fréquentes sur la Liste de surveillance.
À propos de la Liste de surveillance de CIVICUS Monitor :
CIVICUS Monitor, une plate-forme en ligne qui suit les derniers développements concernant les libertés civiques dans 197 pays et territoires, notamment la liberté d'expression, d'association et de réunion pacifique, vient de publier sa nouvelle liste de surveillance.
Dans celle-ci, l'état des libertés civiques est classé comme fermé, réprimé, entravé, rétréci ou ouvert, selon une méthodologie qui combine plusieurs sources de données sur les libertés d'association, de réunion pacifique et d'expression.
Les résultats sont le fruit du travail de plus d'une vingtaine d'organisations qui collaborent afin de fournir une base empirique pour des actions qui contribuent à améliorer l'état de l'espace civique sur tous les continents.