#Gabon #Urgent
— Tournons La Page (@TournonsLaPage) June 13, 2022
Appel à #mobilisation : Libérez le syndicaliste Jean-Rémy Yama !
Jean-Rémy Yama - président de Dynamique unitaire, membre de Tournons La Page – est placé en détention arbitraire depuis le 2 mars dernier pour une histoire d'abus de confiance. pic.twitter.com/tD6b3Gu52t
Liberté d'association
Le 27 février 2022, des agents de la Direction générale des contre-ingérences et de la sécurité militaire, également connu sous le nom de « B2 », ont arrêté le dirigeant syndical Jean-Rémy Yama à l'aéroport international de Libreville, où il s'apprêtait à prendre un vol pour Dakar afin d'y recevoir des soins médicaux. Par la suite, les agents l'ont emmené vers une destination inconnue. Le 2 mars 2022, Yama a été accusé d'« abus de confiance » en vertu des dispositions du Code pénal et a été placé en détention provisoire à la prison centrale de Libreville. Cette accusation dérive des plaintes déposées par quatre professeurs qui dénoncent n'avoir pas reçu de logement de la part la société immobilière SCI Serpentin, chargée de la construction de logements de fonction pour les enseignants et dont Yama était cogérant au début des années 2000. Le projet aurait échoué faut du financement de l’État qui devait fournir une partie des fonds nécessaires.
Yama a été écarté de la fonction publique le 25 mars 2022. D’après ses collègues du syndicat SNEC, cela se serait fait sans notification préalable et en dehors du cadre légal régissant le statut des fonctionnaires. Yama souffre d’une affection cardiaque, de ce fait, le juge d'instruction a ordonné sa libération le 10 juin 2022 pour des motifs de santé, toutefois cet ordre n'a pas été exécuté et il est toujours en prison.
Les organisations de défense des droits humains, dont la Fédération internationale des droits humains, ont souligné que les inculpations pour « abus de confiance » ne conduisent généralement pas à l'incarcération et craignent que Yama soit détenu pour des raisons politiques et pour son travail comme syndicaliste et militant prodémocratie. Les avocats de Yama ont également affirmé que la détention de leur client est « politique » et dénuée de justification judiciaire.
Jean-Rémy Yama est président de la coalition syndicale Dynamique unitaire, président du Syndicat national des enseignants et chercheurs (SNEC) et membre actif du groupe prodémocratie Tournons la page au Gabon.
Yama était toujours incarcéré au moment de la rédaction de cette mise à jour.
Des défenseurs des droits humains empêchés de rendre visite à leur collègue Jean-Rémy Yama en prison
Les défenseurs des droits humains George Mpaga, du Réseau gabonais des organisations libres pour la bonne gouvernance (ROLBG), et Marc Ona, représentant national du Réseau de défenseurs des droits humains d'Afrique centrale (REDHAC), se sont vu refuser l'entrée à la prison centrale de Libreville pour rendre visite à trois détenus, dont le syndicaliste Jean-Rémy Yama, et ce malgré le fait qu'ils avaient obtenu l'autorisation d'un tribunal de Libreville.
Interdiction de manifester contre la présence militaire française
Les autorités ont interdit une manifestation qui devait se tenir le 24 mai 2022 à Libreville contre la présence des troupes françaises. Dans une lettre adressée au Front patriotique gabonais — le parti d'opposition organisateur de la marche —, le ministre de l'Intérieur a déclaré que cette mobilisation mettrait en péril les « excellentes relations » entre le Gabon et la France, scellées par un accord de défense entre les deux pays.
Dispersion d'une manifestation contre le non-versement des retraites
Le 10 juin 2022, un groupe de retraités a occupé la rue en face de la Caisse nationale de Sécurité sociale (CNSS) à Libreville pour protester contre le non-paiement des pensions. Bien que le gouvernement ait récemment limogé la direction et le conseil d'administration de la CNSS, l'institution était déjà en crise et manquait de fonds suffisants pour payer les pensions. Finalement, les forces de sécurité ont dispersé les manifestants qui s'y étaient rassemblés.