Liberté d'expression
L'autorité de régulation des médias met en demeure une station radio pour les déclarations d'un invité durant une émission
Le 2 juin 2023, la Haute autorité de l'audiovisuel et de la communication (HAAC) du Togo a mis en demeure Radio Victoire FM en raison des propos de Guillaume Koko, président de l'Association pour le bien-être juvénile (ABEJ), durant l'émission Dukoamé bé nyadjodjowo le 23 mai 2023. La HAAC soutient que Koko, invité à l'émission, a fait des « déclarations calomnieuses » sur la situation sociale, politique et économique du Togo ; de fausses informations, selon l'organisme. En outre, la HAAC affirme que Koko a appelé la population à l'insurrection et au soulèvement, et reproche à Jacob Ahama, l'animateur du programme, de ne pas avoir rappelé à l'ordre son invité, qui s'était écarté du sujet.
Avant la mise en demeure, la HAAC avait convoqué Ahama et le directeur de Victoire FM. Tous deux ont présenté des excuses publiques durant le programme suivant.
Togolese authorities detain, threaten journalist Edouard Kamboissoa Samboe - Committee to Protect Journalists https://t.co/vZpQ4zfIK2
— Bokar Sangaré (@sankis68) May 10, 2023
Un journaliste détenu et menacé
Le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) a signalé que des militaires ont arrêté Kamboissoa Samboe, journaliste et fondateur du site d'information Labaali, le 30 avril 2023, alors qu'il tournait un reportage sur les conséquences d'une attaque terroriste dans le village de Waldjouaque, au nord du Togo. Le CPJ, qui s'est entretenu avec le journaliste, a informé que Samboe a été emmené dans une caserne militaire voisine, où il a été interrogé. Ses téléphones ont été saisis et les enregistrements audio et vidéo pris ce jour-là ont été effacés. Samboe a relaté que des militaires l'ont menacé. Ils auraient dit : « Sortez-le, nous allons régler les comptes [...] Nous allons le mettre à terre [...] Nous vous avons épargné et vous êtes ingrat ».
Par la suite, il a été transféré à la gendarmerie de Dapaong, où il est resté en détention jusqu'au 2 mai 2023. Il a été interrogé à nouveau et a été contraint de révéler le mot de passe de son téléphone et de son compte Telegram. Il craint qu'il ne puisse plus les utiliser en toute sécurité. Il a été libéré sans charges le 2 mai 2023, mais à condition de signer un document par lequel il s'engage à ne plus retourner dans la région sans en « informer » les autorités au préalable.