Contexte
LE NIGER, LE MALI ET LE BURKINA FASO QUITTENT LA CEDEAO
Le 28 janvier 2024, les juntes militaires du Niger, du Burkina Faso et du Mali ont annoncé leur retrait de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) et ont par la suite communiqué de manière officielle leur décision à la coalition économique et politique. Dans une déclaration conjointe, les autorités militaires de la transition des trois États ont accusé la CEDEAO d'être « sous l'influence de puissances étrangères », de trahir leurs principes fondateurs, de ne pas soutenir leur lutte contre « le terrorisme et l'insécurité », tout en imposant des « sanctions illégales, illégitimes, inhumaines et irresponsables » à la suite des coups d'État militaires dans ces pays.
La CEDEAO a exhorté les juntes militaires à revenir à un régime civil et a imposé des sanctions.
#NIGER 🇳🇪 - In latest government crackdown on press freedom and #FreedomOfExpression, country's interior minister suspends independent media organisation Maison de la Presse (Press House) reports @hrw: https://t.co/afcmBE96n7
— IFEX (@IFEX) February 5, 2024
LA MAISON DE LA PRESSE SUSPENDUE JUSQU'À NOUVEL ORDRE
Par un arrêté du 29 janvier 2024, le ministre de l'Intérieur, de la Sécurité publique et de l'Administration du Niger, Mohamed Toumba, a suspendu jusqu'à nouvel ordre l'autorisation d'exercer de l'association de médias indépendants Maison de la Presse, qui regroupe 32 organisations socioprofessionnelles des médias. En novembre 2023, les autorités avaient déjà interdit la tenue de l'assemblée générale de l'association pour l'élection du nouveau conseil d'administration.
Bien que le décret ne précise pas les motifs de la suspension, il prévoit la création d'un nouveau comité de gestion spécifique sous la direction du secrétaire général du ministère de l'Intérieur qui sera chargé de superviser les activités de l'association.
Depuis le coup d'État militaire du 26 juillet 2023, la Maison de la Presse, qui promeut la liberté d'expression et d'information, a publié plusieurs communiqués dans lesquels elle a demandé aux autorités militaires de la transition de respecter la liberté des médias et la liberté d'expression au Niger.
Comme nous l'avons signalé, les violations de la liberté d'expression se sont intensifiées à la suite du coup d'État militaire et les autorités militaires de transition ont pris pour cible les médias critiques, les journalistes et les dissidents pacifiques.
LIBERTÉ DE RÉUNION PACIFIQUE
MANIFESTATION DE LA SOCIÉTÉ CIVILE INTERDITE
Le 23 novembre 2023, les autorités de Niamey, la capitale du Niger, ont interdit une manifestation de la société civile prévue le 25 novembre 2023 pour des raisons de sécurité et de risques d'infiltration et de trouble à l'ordre public. La manifestation avait été convoquée par le Forum pour une citoyenneté responsable en défense de la démocratie et pour réclamer la libération de l'ancien président Bazoum, renversé lors du coup d'État militaire du 26 juillet 2023.