Manifestation au #Tchad pour réclamer un dialogue national plus inclusifhttps://t.co/LteKJ4FISZ
— Clément Boursin (@ClementBoursin) December 13, 2021
La coalition d’opposition Wakit Tama et plus d’un millier de manifestants ont marché ce samedi 11 décembre pour réclamer une transition plus inclusive
Liberté de réunion pacifique
Wakit Tama proteste contre le gouvernement militaire
La coalition de groupes d'opposition et de société civile Wakit Tama a continué de manifester contre le gouvernent du Conseil militaire de transition. Le 11 décembre 2021, après plusieurs reports en raison des interdictions prononcées par les autorités, Wakit Tama a manifesté à N'Djamena, rassemblant un millier de personnes selon les médias. Les manifestants ont réclamé une transition plus inclusive et une révision de la charte de transition.
Les forces de sécurité ont fait un usage excessif de la force lors de la manifestation de Wakit Tama le 2 octobre 2021 à N'Djamena ; elles ont blessé entre 40 et 45 personnes et ont endommagé des biens privés. Selon HRW, la police anti-émeute et les gendarmes ont utilisé des gaz lacrymogènes, des balles en caoutchouc, et même des balles réelles, pour disperser les manifestants, malgré le fait que la manifestation avait été autorisée. Les autorités affirment que les organisateurs de la manifestation n'ont pas respecté l'itinéraire convenu et que c'est cela qui a motivé l'intervention des forces de sécurité.
Le 9 octobre 2021, les forces de sécurité auraient employé des gaz lacrymogènes contre des manifestants à N'Djamena, blessant au moins dix personnes, et auraient arrêté au moins 45 personnes, selon Wakit Tama. Les autorités ont interdit la manifestation en invoquant des « risques de troubles à l'ordre public ». Selon le groupe de défense des droits de l'homme Amnesty International, les réseaux numériques auraient fonctionné au ralenti pendant plusieurs heures dans certains quartiers de la capitale.
Concernant le droit de réunion pacifique, Illaria Allegrozzi de Human Rights Watch (HRW) affirme :
« Six mois après l’arrivée au pouvoir du Conseil militaire de transition, l’espace civique reste largement fermé, les manifestations pacifiques sont toujours violemment réprimées et les forces de sécurité continuent de bénéficier d’impunité. Le CMT devrait mettre fin à ses attaques contre les dissidents et les manifestants, et veiller à ce que les forces de sécurité impliquées dans les atteintes aux droits répondent de leurs actes. »
Dispersion d'une manifestation étudiante
Le 2 décembre 2021, la police aurait utilisé la violence pour disperser une manifestation d'étudiants en médecine à N'Djamena. Les étudiants, en grève depuis le 10 novembre 2021, réclament le paiement des arriérés de bourses et une amélioration des conditions à la Faculté de médecine. Selon un étudiant interrogé par RFI, 59 manifestants ont été arrêtés, dont 54 ont été relâchés.
Tchad: les leaders de Wakit Tama relâchés mais sous conditions https://t.co/z6vi4JB8hI pic.twitter.com/mhjtIu2r0D
— RFI (@RFI) October 13, 2021
Liberté d'association
Le 11 octobre 2021, les dirigeants de Wakit Tama Barka Michel, Sitack Yombatinan Béni et Félix Marting ont été arrêtés après avoir été convoqués par la police judiciaire. Les trois ont été mis en examen pour « attroupement ayant provoqué un trouble à l'ordre public », « atteinte à l'intégrité corporelle » et « destruction de biens » lors de la manifestation de la coalition le 2 octobre 2021 (voir Liberté de réunion pacifique). Ils ont été remis tous les trois en liberté sous conditions le 12 octobre.