L’arrestation de « Frère Hounvi », le chroniqueur anonyme, reste au cœur de l’actualité au Bénin. Lors d’une conférence de presse ce mercredi, Me Aboubakar Baparapé, avocat de la personne concernée, a révélé des détails importants sur cette arrestation.https://t.co/MbxnoIDELt pic.twitter.com/PZsKFH6yu3
— Africaho (@africaho1) August 15, 2024
Liberté d'association et d'expression
Un militant en exil enlevé à Lomé est traduit devant le tribunal de Cotonou
Le 12 août 2024, un groupe d'individus a enlevé le cyberactiviste béninois et critique du gouvernement Steve Amoussou, connu sous le nom de Frère Hounvi, de son domicile à Lomé, au Togo, où il s'était installé depuis son départ en exil en 2019. Il a été emmené à Cotonou, où il a été placé en garde à vue par la brigade économique et financière de la police.
Sous une forte présence policière, il a été présenté devant la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET) le 20 août 2024. Il a été inculpé de « harcèlement par voie électronique », d'« incitation et publication de fausses nouvelles par le biais des réseaux sociaux » et de « provocation directe à la rébellion ». Les accusations portent sur des publications Facebook, écrites par Amoussou sous le pseudonyme de Frère Hounvi, dans lesquels il s'était montré très critique à l'égard du président Patrice Talon et des autorités béninoises. La CRIET l'a placé sous mandat de dépôt et il a été transféré à la Prison civile d'Akpro-Missérété, où il attend son audience le 7 octobre 2024.
Le 3 septembre 2024, la CRIET a déclaré deux individus coupables de l’arrestation illégale d’Amoussou et les a condamnés à 24 mois de prison, dont 12 mois avec sursis, et à une amende de 5 millions de francs CFA (environ 8 500 USD). Un troisième accusé, Ouanilo Fagla Medegan, directeur général de l'Agence des systèmes d'information et du numérique, a été acquitté.
Au Togo, les autorités ont lancé un mandat d'arrêt contre quatre personnes accusées d'avoir enlevé le militant béninois et de l'avoir ramené de force au Bénin. Une femme et un étudiant ont été arrêtés pour complicité dans l'enlèvement également.